Vie sportive: Dorian l'Européen

Quinze jours passés de l'autre côté des Alpes ont permis au jeune pongiste de ramener deux médailles des championnats d'Europe cadets. Une première pour lui.

Content, Dorian, mais un petit peu déçu, malgré ses excellentes performantes aux championnats d'Europe.

« Extraordinaire ! ». Voilà ce que titrait le communiqué de presse émanant de la fédération française de tennis de table quelques minutes à peine après les retentissants exploits des équipes de France jeunes. A Terni, en Italie, au soir du 15 juillet, les cadets et juniors tricolores se sont en effet hissés au sommet de la hiérarchie européenne. « C'est vraiment une très belle équipe », lâchait même Thierry Priou, coach des cadets, qui s'étaient inclinés l'an dernier en finale.
Et dans ce cocorico ambiant, nous, Lunévillois, pouvons même nous permettre un sentiment de fierté supplémentaire. Si nous l'avions laissé, dans nos colonnes, en partance de l'ALTT pour le club de Murs-Erigné (Pays de la Loire), nous retrouvons aujourd'hui Dorian Nicolle en tout frais champion d'Europe.
« Je suis super content. C'est vraiment une bonne surprise », se félicite le jeune homme avant de dérouler le fil romanesque de cette belle et grande aventure.
L'esprit d'équipe

Arrivées le 8 juillet en Italie, les équipes de France ont tranquillement pris leurs quartiers, avant une compétition lancée trois jours plus tard. Premier défi pour tous : le tableau par équipe. On le sait désormais, les Bleus ont été les plus forts des 38 pays représentés. S'il a joué, et gagné, un match en phase de poule (contre les Danois), Dorian a ensuite suivi le tournoi depuis le banc des remplaçants, concurrence oblige.
Un second podium

« Avec dans l'effectif le numéro 2 et le numéro 4 européens, il est difficile de se faire une place fixe en équipe de France », explique lucidement celui qui est malgré tout placé au 10e rang continental.
« Mais être sur le banc pendant des matchs comme ceux-ci, c'est encore pire que de jouer, émotionnellement », poursuit-il avec le sourire. Après avoir sorti quelques favoris comme la Serbie, mais aussi quelques équipes surprises, « peu évidentes à prendre », à l'image de la Croatie ou la Lituanie, la France dominait l'Angleterre en finale. « L'an dernier, notre finale (perdue face à l'Allemagne) était une surprise. En revanche, cette année nous étions plus forts et l'objectif était vraiment d'aller au bout ». Et Dorian n'allait pas s'arrêter là.
Il embrayait ensuite avec la compétition en simple, pour laquelle il partait tête de série. Après un joli parcours, Dorian s'inclinait finalement au stade des quarts de finale.
Enfin, alors qu'il n'était plus, pour le coup, parmi les favoris, il entrait avec son partenaire dans le tableau double. Là, les jeunes Français baissaient pavillon aux portes de la finale, empochant au passage une médaille de bronze, dimanche dernier, la seconde de la quinzaine pour Dorian Nicolle.
Le compte était bon, enfin presque : « Aucune médaille, ça aurait été triste. Trois, ça aurait été superbe. Je suis content évidemment, mais déçu de ne pas avoir su profiter d'un tableau en simple plutôt dégagé », analyse après coup l'adolescent.
Rentré de son périple, et avant de repartir en stage à Paris avec l'équipe nationale, Dorian va, à présent, profiter de 15 jours de vacances : farniente, soleil et sport.
Car s'il avoue ne pas encore savoir comment occuper son repos, sa maman (Marie-France Thill) semble avoir la réponse : « Dorian est un garçon qui ne sait pas rester sans rien faire. Le ping ? Bien sûr, ça va le démanger ! ». On l'aurait parié.
Mardi 29 Juillet 2008, © L'Est Républicain / LUNÉVILLE