Ping-pong

PÉKIN._ Le tennis de table est le sport national chinois. Pendant longtemps, ce fut même une affaire d'État : « Considérez la balle comme la tête de votre ennemi capitaliste » disait Mao.

La Chine compte 10 millions de licenciés soit plus d'habitants qu'en Suède. Le Président Hu Jintao a même rendu visite aux pongistes sélectionnés pour leur faire part de ce qu'il attendait d'eux.
Le milliard trois cent vingt millions de Chinois n'ont pas oublié qu'il y a quatre ans, aux Jeux d'Athènes, le Sud-Coréen Ryu Seung-min avait plongé l'Empire du Milieu dans la honte en remportant le simple messieurs. Un véritable cataclysme même si tous les autres titres n'avaient pas échappé aux pongistes chinois.
En Chine, plus qu'ailleurs, le simple messieurs est l'épreuve suprême. Et ce pays de 9,6 millions de km2 est déjà suspendu aux caprices de cette petite boule de celluloïd de 2,7 grammes. Quand l'infiniment grand dépend de l'infiniment petit. Le numéro un mondial Wang Hao est programmé pour devenir champion olympique et faire pleurer dans les chaumières. L'affront doit être lavé.
S'il gagne, c'est la célébrité et le profit assuré, s'il perd, une table et un bol de riz l'attendent sans doute dans les steppes désertiques à la frontière de la Mongolie. Le ping-pong, pardon le tennis de table a aussi ses revers...

G. G. (Gilles GAIHIER)
Jeudi 21 Août 2008, © L'Est Républicain / JO PEKIN 2008