« Pour que les joueurs s'amusent »

La Nancéienne Tamara Parmentelat est la plus jeune arbitre nationale de France.

NANCY._ Plusieurs fois, Tamara Parmentelat a répété que « le stéréotype de l'arbitre qui flique est à rayer ». Elle y tient. La plus jeune arbitre nationale de France le casse volontiers.
La demoiselle de dix-huit ans, en tenue d'été, n'a rien à voir avec l'homme en noir des terrains de football. Et d'un. De deux, d'une voix fluette, mal assurée, elle vante les qualités d'arbitre de tennis de table. « Il faut déjà être intéressé par le milieu, être calme, pédagogue avec les enfants. On doit avoir le sourire, aussi. » Derrière sa gentillesse apparente, se cache malgré tout une arbitre ferme. Quand il faut être stricte, elle l'est : « J'ai déjà vu des comportements inadmissibles et j'ai sanctionné. Mais je ne suis pas là pour cartonner », tempère-t-elle de suite. Ce qu'elle apprécie dans l'arbitrage, c'est le contact, « avoir un bon relationnel avec les joueurs, voir l'ambiance, le monde... »
« Vivre les compétitions »

C'est pour ce côté humain qu'elle a enfilé la tunique. La dernière fois, c'était l'ultime week-end de juin. A l'occasion des intercomités à Reims. « J'ai dû arbitrer 25 matches, je crois, sur deux jours. »
Son premier arbitrage, qui date de plusieurs années, elle le doit au hasard. « Un jour, j'ai accompagné mon père qui arbitrait. Un monsieur m'a alors proposé d'arbitrer, et voilà ! » Tamara a ensuite gravi les échelons jusqu'au national. C'était mi-mai, à Mayenne. « C'était assez complexe, il faut bien connaître les règles. L'examen s'est passé avec une journée de formation, puis un questionnaire. » Histoire surtout de valider les acquis, puisqu'il n'y a pas de quota. Et la voilà devenue la plus jeune arbitre nationale de l'Hexagone.
Aujourd'hui, elle n'envisage pas de devenir arbitre internationale. Etudes obligent. Depuis septembre dernier, Tamara a intégré l'école d'ingénieurs de l'EEIGM. Encore quatre ans à bûcher - au minimum - avant, peut-être, d'intégrer une école de design. Sport et études, c'est « dur à concilier. C'est pour ça que cette année, j'ai fait un petit break », explique-t-elle, « J'ai dû faire un arbitrage tous les trois mois. »
Son niveau actuel lui permet de côtoyer de bons joueurs en France. Bien supérieurs à elle, raquette en main : « Mon niveau n'est pas exceptionnel », admet-elle en grimaçant. Tamara peut ainsi voir du beau jeu et « ça permet de vivre les compétitions sans avoir le niveau pour le faire ! » Avec un peu de stress, quand même : « Forcément, parce qu'on a peur de se tromper. Mais on est surtout là pour que les joueurs s'amusent. »

N.F.
Jeudi 13 Août 2009, © L'Est Républicain / SPORTS LORRAINE