Balle de match pour le club ?

« Un rêve qui finit en cauchemar ! » Présidée par Bernard Rilliard, l'assemblée générale du Tennis de table du Jarnisy a eu un amer goût de fin d'époque. Excédé, entre autres, par la décision de la municipalité de déménager les pongistes, le responsable du club a définitivement posé sa raquette.

L'épopée du tennis de table à Labry, d'abord connu sous l'appellation d'AJ Labry, a commencé il y a plus de cinquante ans. L'association a connu son âge d'or sportif dans les années 80, et tous ses présidents ont été des figures de proue du club.Le dernier en date, Bernard Rilliard, était en poste depuis treize ans. Mais « une certaine lassitude et le fait qu'il y ait une contestation transformée en chantage au sein du club » sont deux des raisons qui lui font rendre aujourd'hui sa raquette.
La troisième, et non des moindres, est la décision « unilatérale » de la municipalité de raser la salle Brandmeyer, obligeant les pongistes à intégrer l'ancienne salle des fêtes. Un bâtiment dont le plateau actuel n'est pas conforme aux normes exigées par la pratique du tennis de table, notamment pour les matches de championnat.
Une situation jugée inextricable par Bernard Rilliard (lire ci-dessous) et dans laquelle Thierry Rubin, le nouveau président, cherche encore « un dialogue ». Au passage, il rend hommage à son prédécesseur. « Sans Bernard, le club ne sera plus le même. »L'assemblée générale a aussi été l'occasion de faire le point sur les résultats sportifs. L'équipe A termine troisième de la R2 et se maintient, mais « la difficulté de composer cette équipe n'est pas normale. Les joueurs les plus forts ou en devenir se doivent de jouer au plus haut niveau, ce qui n'a pas été le cas. »
L'équipe 2 termine première de R4 et monte en R3. L'équipe 3 est descendue en D1, avant de retrouver la R4. L'équipe 4 termine troisième de D2, battue au score-average. Enfin, l'équipe 5 remonte en D3. La cohésion et l'esprit club sont les prochains défis de Thierry Rubin au sein du TTJ. Il sera entouré d'une nouvelle équipe composée de Christian Anastasio, Yvon Cossenet, Jean-Pierre Hackenheimer et Nicolas Jurczak. A condition bien sûr que pendant cette période cruciale, les joueurs restent à Labry et qu'une solution soit trouvée pour le TTJ.


Au point de départ

Certes, c'est un cercle vicieux. Expulsé de la salle des fêtes en 1965, l'AJ Labry a intégré la salle Brandmeyer en 1975. Trente-quatre ans plus tard, retour au point de départ, et dans des conditions qui déplaisent toujours fortement au tennis de table. « C'est un passage en force », assène Thierry Rubin.
Le malentendu démarre en fait lors de la genèse de la salle socioculturelle. A l'époque, le tennis de table devait avoir droit de cité dans le bâtiment à l 'origine plus grand. Mais le projet initial ayant été désapprouvé par une majorité d'élus, les dimensions ont changé et exit le tennis de table !
Or, pour être viable, la salle des fêtes nécessite quelques aménagements soigneusement pris en note par Alain Lexa, adjoint représentant la municipalité à la réunion. Avec cet ultimatum : apporter une solution avant le 15 mai, date des mutations de joueurs. Sans quoi, le sort du TTJ sera définitivement "out". Impensable pour une association qui a fait les beaux jours du sport labrysien.

Jean-Philippe Dufour, secrétaire démissionnaire et futur ex-joueur du Tennis de table du Jarnisy (TTJ), ne manque ni de mordant, ni d'humour. Après avoir rappelé son parcours sportif, son attachement au club et les raisons de son départ, il a suggéré une solution originale au problème de salle du TTJ (lire ci-contre). Ainsi, le partant a vivement encouragé Jean Courcoux à écrire à la fédération française de tennis de table pour leur demander de… raccourcir les tables de jeu. Reste à savoir si le maire aura le bras assez long. 
Le Républicain Lorrain, Lundi le 04 Mai 2009. / Briey / Conflans / Labry