La Lunévilloise Pauline Chasselin, après les JO de Tokyo 2020 : « Ça me motive encore plus pour Paris 2024 »

Tout juste revenue de Tokyo, où elle était remplaçante au sein de l’équipe de France féminine de ping, la Lunévilloise Pauline Chasselin revient sur son aventure olympique. Un moment inoubliable pour l’ex-Messine, en dépit des conditions inhabituelles de cette olympiade nipponne.

Le village olympique
« C’est hyper grand. Je marchais environ 10 à 11 km par jour tellement le village était grand. On avait des bus pour nous emmener d’un endroit à l’autre. La restauration, c’était immense, sur deux étages… Il y avait des stands pour tous les goûts : pâtes, pizza, cuisine hallal, végétarien… Il y avait à peu près 6.000 personnes, plus les gens des délégations, donc ça fait un flux assez important. Je pense qu’il n’y a qu’en étant sur place qu’on se rend vraiment compte de l’événement ».

Le protocole sanitaire
« On devait cracher dans un tube tous les matins. On devait remplir aussi une application pour dire si on n’avait pas de fièvre, de symptômes du covid, renseigner notre température… Notre téléphone devait aussi tout le temps être allumé avec le Bluetooth, pour qu’on ait une trace GPS pour bien montrer qu’on ne sortait pas en dehors du village. Du fait du covid, il n’y avait pas de club France. La fête était un peu moins grande qu’en temps normal, sans le public aussi. Du coup, on n’a pas pu aller voir d’autres sports. C’est un peu dommage, même si on le savait avant. »

La vie au village
« On croisait des stars tout le temps. On passe à côté de Tsitsipas, Medvedev, Djokovic… Mais pas que les tennismen, tous les autres sportifs. On regarde un peu avec des cœurs dans les yeux. Et il y avait aussi les Français, des sportifs qui m’ont donné envie de faire les Jeux. Je pense à Manaudou, Lavillenie… Dans notre bâtiment, on était avec la Jamaïque, le Maroc, Andorre, la Suisse, la Hongrie et le Sénégal. Il y avait des étages dédiés à chaque délégation. On pouvait juste les croiser dans l’ascenseur »

Avant les Jeux
« On n’avait pas du tout le droit de sortir. On a quand même eu la chance d’être à Kofu en stage avant d’aller à Tokyo. On a pu découvrir rapidement la culture japonaise à ce moment, car on les côtoyait tous les jours. Ils sont très respectueux, très polis, ils disent tout le temps merci… J’aime beaucoup leur mentalité et j’aurais aimé pouvoir visiter Tokyo, car j’adore cette culture. »

La cérémonie d’ouverture
« Normalement, je devais la faire. Mais une heure avant, notre chef de délégation est venu pour nous dire que les remplaçants ne pouvaient pas y aller. C’est le comité français qui l’a décidé, parce qu’on était une grosse délégation et l’organisation n’autorisait que 80-100 personnes. Et le comité a préféré envoyer les titulaires, ceux qui pouvaient, ce qui est logique. Mais j’étais vraiment déçue de ne pas pouvoir faire le tour du stade »

Le quotidien d’un athlète
« J’étais souvent à la salle, comme partenaire d’échauffement du double mixte de Jianan (Yuan) et Manu (Lebesson). Souvent, je partais à la navette de 7 h 45 et je revenais le soir à 22 h 40. En fait, on perd beaucoup de temps en attendant les transports, les déplacements… Les journées passent très vite »

La compétition
« Déjà, c’était historique qu’on ait tous les quotas et c’était la première fois que l’équipe féminine était qualifiée. Donc c’est hyper positif pour le ping féminin. Et pour nous, les filles, c’étaient nos premiers Jeux. Il y a eu aussi la quatrième place en double mixte. Ça ne va qu’en avançant  ».

La suite
« Comme j’avais le rôle de remplaçante, j’ai dû me tenir prête toute la compétition. C’était un peu dur d’être dans l’attente. J’étais très contente d’être là-bas, mais jouer, ça aurait été encore plus beau. Quand je voyais mes coéquipiers dans l’aire de jeu, avec la rage de gagner, j’avais juste envie d’être à leur place. Ils m’ont donné envie de vivre ces moments-là. Ça me motive encore plus pour Paris. Je vais tout faire pour me qualifier ».

Recueilli par Adrien RICHARD

© L'Est Républicain, 10 août 2021 / Sports LO