Le blues du SLUC

Alors qu'il jouera sa place en N1 demain, le club nancéien vient d'apprendre que sa subvention municipale a été revue à la baisse. Grosse amertume du président Philippe Frey.

Nicolas Pujol et les Nancéiens devront être davantage concentrés sur le terrain que sur les soucis du club.

NANCY._ Et dire que la perf le week-end dernier face à Abbeville avait reboosté le moral des Nancéiens... Relancé dans la course au maintien, le SLUC Nancy avait fait le plein de super avant une dernière journée décisive où le maintien se jouerait sur le terrain de Bayard Argentan 2.
Mais le début de semaine a douché le bel enthousiasme nancéien. La raison ? Le club a appris que sa subvention municipale allait passer de 50.000 euros à 45.000 euros. Une baisse qui peut paraître légère, mais dont le club nancéien n'avait franchement pas besoin, lui qui se débat toujours dans des soucis financiers. « Je ne comprends pas... » soupire le président Philippe Frey, « On était à 50.000 euros et on nous passe à 45.000 euros. Dans le même temps, le volley-ball à Nancy a un budget de 115.000 euros qui a monté de façon exponentielle depuis la fusion entre le Punch et le SLUC. Pourtant, je ne suis pas certain qu'il y ait beaucoup de monde dans les tribunes. Attention, je n'ai rien contre le volley. J'aime tous les sports, je ne suis fâché avec personne, je ne suis pas du tout fiché politiquement. Mais je dois avoir moins d'influence politique qu'Alain Hénin (NDLR : le président du Nancy-Volley - Maxéville - Jarville). »
Amer, le président nancéien accuse le coup et se pose des questions. « La ville fait tout ce qu'elle peut pour qu'il n'y ait plus de ping à Nancy », lâche-t-il, « Qu'on nous dise qu'il ne faut plus de tennis de table de haut niveau et on se demandera s'il faut dissoudre le club. »
« Un coup dans le dos »

On n'en est évidemment pas là. Le club ne devrait pas être mis en péril suite à cette décision. Mais il devrait tout de même réduire encore la voilure. Pour l'instant, il a réussi à préserver sa place en N1. Mais sans recrutement, il ne devrait plus réussir à bidouiller longtemps et à terme, il devrait perdre son leadership départemental au profit de Neuves-Maisons, qui connaît une belle progression depuis quelques années et peut finir sur le podium de sa poule de N2 demain. « Je n'ai aucune animosité par rapport à Neuves-Maisons », prévient Philippe Frey, « Le tennis de table, c'est mon sport, et quand un club marche bien, je suis heureux. Tant mieux pour eux. »
Le SLUC, lui, va s'attacher à poursuivre ses efforts de développement même si la pilule est très amère. Philippe Frey ne rendra pas son tablier, les joueurs ne devraient pas quitter le navire d'autant que le club a trouvé un arrangement avec eux concernant des arriérés de primes non réglées. Mais les perspectives d'avenir sont loin d'être mirobolantes. « Mais je suis un éternel optimiste », souffle Philippe Frey, « Et je me dis que, peut-être, quelqu'un se rappellera qu'il y a quelques années, quand on est montés en Pro B, André Rossinot nous avait remis le prix du meilleur club de la ville de Nancy. Cela fait mal de voir que trois ans plus tard, on nous donne un coup de poignard dans le dos... »
Pas l'idéal quand on va jouer son maintien sportif en N1 ce week-end...
Feuilles de matches

• Nationale 1 (M) :
BAYARD ARGENTAN 2 (6e, 10 points) — SLUC NANCY (7e, 10 pts),
demain (17 h).
- Bayard Argentan 2 : Matsumoto (n°54), W. Zhao (n°91), Y. Zhao (n°99), Dairon (n°357), Hervé (n°479), Robillard (n°792).
- SLUC Nancy : Pujol (n°132), Dauphin (n°143), Eudes (n°295), Bagliotto (n°302), Gasparotto (n°323), Lamarre (n°445).
• Nationale 2 (M) : MULHOUSE TT (6e, 10 pts) — NEUVES-MAISONS
(3e, 13 pts), demain (17 h).
- Mulhouse TT : Jung (n°168), C. Guerder (n°359), D. Guerder (n°456), Besnier (n°571), Mehr (25), Szulc (25).
- Neuves-Maisons : T. Besozzi (n°157), Fernand (n°231), Billebaut (n°541), Gass (n°647), Stalla (n°877), Bogard (25).

A. G. (Anthony GUILLE)
Vendredi 03 Avril 2009, © L'Est Républicain / SPORTS LORRAINE