« Pongiste » pas « ping-pongiste »

Une table bleue montée dans un coin de l'Arsenal et un homme derrière. C'est Sébastien Gazelle, raquette en main et maillot de l'association sportive des cheminots de Toul Ecrouves sur le dos, il est prêt à renvoyer la balle à tous les joueurs, novices ou confirmés, qui se présentent devant lui.

C'est physique  

Sébastien a commencé le tennis de table à l'âge de 5 ans, en tombant dans une marmite familiale remplie de balles. Il explique que dans ce sport, on est autodidacte, formé par d'autres licenciés expérimentés. « Sport » ? Oui, il a bien dit « sport ». Il insiste sur ce point crucial chez les pongistes : le tennis de table n'est pas à confondre avec le ping-pong. La différence ? « Le ping-pong c'est pour faire mumuse à la baballe dans son jardin ou son garage. Le tennis de table, c'est physique, ça fait travailler le dos, le rythme cardiaque. Il faut avoir une bonne condition. Vous êtes morts à la fin des matchs en compétition... »

Toutefois, le joueur précise que contrairement au tennis, la limite d'âge est élevée dans la discipline qu'il a choisie il y a un quart de siècle. « En haut niveau, certains s'arrêtent à plus de 40 ans ». Le trentenaire a donc de la marge. D'ailleurs, il ne souhaite pas gravir d'échelon supérieur au niveau régional. Ça lui va comme ça.

Licencié depuis 12 ou 13 ans, il estime être un joueur « moyen ». De niveau variable. « Comme dans tous sports, il y a des jours sans et d'autres où on explose tout », rigole-t-il.

Les compétitions se jouent en individuel ou en équipe de quatre. « Le but est d'avoir 3 sets gagnants de 11 points. » Il explique la règle de base : « Il faut un rebond de chaque côté. L'objectif est de déstabiliser l'adversaire pour qu'il ne la remette pas en jeu. »

Pour cela, Sébastien a trois atouts : la tactique, l'expérience et un fameux coup droit... de gaucher. « Je ne joue pas pareil vu que je joue à gauche, du coup, ça perturbe l'adversaire. C'est mon point fort. »

Au niveau des entraînements, son rythme est variable : de deux fois par semaine à une fois chaque quinze jours. De toute façon, il affirme que (très) peu d'élus vivent de ce sport en mode « professionnel ». Lui est opérateur dans une société de stockage et distribution de produits chimiques à Toul.

Hier après-midi, avec deux autres joueurs de son club, il a néanmoins tenté de faire des émules parmi les visiteurs. Les Chinois dominent la discipline. Pourquoi pas un jour les Toulois ?
Stéphanie MANSUY

 
 © L'Est Républicain, Dimanche le 06 Septembre 2015 / Toul et sa région / Toul