Des matchs pour l'inclusion

Une journée de rencontres handisport, hier, au centre des sports.

Basket, golf, boccia (variante de la pétanque), tennis de table, volley, escalade. La journée d'hier au centre des sports facilitait les rencontres entre valides et personnes en situation de handicap, prouvant ainsi par l'intermédiaire du comité handisport que tous les sports sont « déclinables ».

L'APF (Association des paralysés de France) pouvait aussi faire passer un message : « Si vous êtes handicapés vous pouvez continuer à pratiquer un sport », souligne Hervé Graillot, chargé de communication au comité départemental handisport 54. Il souhaite convaincre les médias de s'intéresser au sport adapté : « Ils parlent beaucoup des sports de valides car les nôtres rapportent peu mais pour démocratiser une discipline, il faut en parler ».

Le chargé de communication évoque les bienfaits du sport en suivant les explications de Sawsen sur l'art et la manière de lancer les dards. « La sarbacane est particulièrement adaptée aux personnes atteintes de mucoviscidoses, elle les aide à développer le peu de souffle qu'elles possèdent ». Hervé Graillot estime qu'il faut pratiquer une activité physique, et se tournant vers les basketteurs qui disputent des matchs : « Le handisport a sa place parmi les autres surtout que les sportifs ont du mérite quand ils se déplacent en fauteuil ».

Hier, les jeunes invités à la fête parcouraient l'ensemble des animations. Une découverte pour certains, des réflexes à retrouver pour d'autres. Un sport comme le tennis de table « permet de mixer facilement les publics valides et handicapés », précise Françoise, du comité départemental. Avec Nicole, elles font jouer « sans filet au départ pour rechercher le seul contact entre la balle et la raquette ». Puis, la séparation reprend sa place pour goûter pleinement à un jeu qui allie « habileté et coordination des gestes ».

Le volley assis possède ses adeptes. La première section de Meurthe-et-Moselle, créée il y a un an à Villers-lès-Nancy, fait participer ses joueuses parmi des valides. Thierry Blin, l'entraîneur, arbitre en veillant à ce que « les fesses soient toujours posées au sol, une règle d'équité entre les différents handicaps ». Ils ont participé à un premier tournoi international dimanche dernier à Vandoeuvre, « pour s'amuser car on est en loisirs ». La compétition les emmènerait à « Nantes et Lille, alors on verra en fonction des effectifs ».

En bordure de salle, Sandra, coordinatrice de projet accessibilité aux Francas, a apporté des activités issues des « jeux sur les découvertes sensorielles » que l'association prête. Hier, les joueurs avaient le choix entre les « dominos tactiles » et « le loto des odeurs » où il faut remplir une grille en reconnaissant les senteurs (violette, fenouil, melon, biscuit...) représentées.

Claude Millerand, directeur délégué à l'APF 54, annonce un retour de la manifestation à Pont-à-Mousson : « Le sport fait partie de l'inclusion. Nous allons développer nos approches en dehors de grosses villes comme Nancy ».

La prochaine édition devrait associer davantage de petites communes afin de rompre l'isolement, « le premier dommage lié à la contrainte physique ». Le chemin vers la prise en compte du handicap est long mais pas insurmontable.

Jérôme BOURGUIGNON

 
 © L'Est Républicain, Jeudi le 29 Mai 2014 / Ouverture Pont-A-Mousson / Pont-à-Mousson