L'excellence sportive à Nancy

Sur les 24 CREPS visés par la réforme du sport du haut niveau, Bernard Laporte n'en garde que 14, transformés en campus d'excellence. Parmi eux, le site lorrain.

 

NANCY._ Le CREPS de Lorraine, à Essey-lès-Nancy, a été épargné par la réforme du sport professionnel présentée cette semaine par le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte. A cette bonne nouvelle s'en ajoute une autre, de taille : le centre lorrain d'éducation populaire et de sport est promu au rang de « campus territorial de l'excellence sportive ».
Il deviendra ainsi l'une des quatorze déclinaisons régionales du « campus olympique et sportif de France » à Paris, le « Harvard du sport » comme l'a surnommé Bernard Laporte.
La réforme met sur la touche 10 des 14 CREPS de France. Les « rescapés » concentreront désormais leurs missions sur les sportifs labellisés « haut niveau ». Le secrétaire d'Etat veut aussi réduire ce label à 5.000 sportifs au lieu de 15.000 actuellement. Autant dire que la sélection sera plus rigoureuse.
Finie donc l'appellation CREPS, remplacée par CTES. Celui d'Essey-lès-Nancy se verra doté de moyens et d'infrastructures modernes lui permettant d'accueillir les meilleurs sportifs de la région et d'en faire, si possible, des champions olympiques.
Comme le soulignait Daniel Schmitt, directeur du CREPS d'Essey-lès-Nancy, le site lorrain présentait quand même de bons atouts : 5 pôles France (aviron, canoë-kayak, tir à l'arc, water-polo, tennis de table), une santé économique satisfaisante et, alentour, un environnement d'équipements sportifs de qualité et de proximité. Du poids dans la balance.
Caserne Kléber

Reste une autre bataille à gagner : le déménagement du « campus » sur le site de la caserne Kléber, touchée par les restructurations militaires. Dossier porté par le député Hervé Féron, appuyé par le maire d'Essey-lès-Nancy et François Werner, le président du CREPS. « Ce déménagement peut apporter un plus. Car si demain on accueille un plus grand nombre de pôles France, on peut se trouver sollicité et dans la possibilité de réaliser des équipements nouveaux. » François Werner évoque l'hypothèse de trois nouveaux pôles : le triathlon, le cyclisme féminin et la boxe. Pour l'instant, « on n'en est qu'au stade de la bonne idée, mais qui bénéficiera au plus grand nombre ». Une étude sur la faisabilité du projet va être confiée à l'ADUAN. Après un premier courrier adressé à Bernard Laporte dans lequel il défendait le CREPS d'Essey-lès-Nancy et le déménagement sur la caserne Kléber, le député Hervé Féron est revenu à la charge : « Je l'ai relancé la semaine dernière pour lui montrer qu'il y a des projets et un potentiel sur le CREPS. » Une première manche a donc été gagnée, mais « la lutte continue » pour la caserne. A moitié satisfait quand même, Hervé Féron : « Je regrette l'abandon progressif de la partie éducation populaire. » Début janvier, il déposera une question orale sur le sujet. Le « campus » recentré sur l'élite met ainsi de côté tous « les sports de masse. Pourquoi fait-on du sport dans notre pays ? Est-ce juste pour avoir des médailles olympiques ? Il me semble qu'il y a derrière des valeurs importantes véhiculées par le sport. »

Gisèle MOUGEOT