Roman Baraban enfant de la balle

Comme sa maman, il aurait pu persévérer sur les courts de tennis. Comme son papa, il aurait pu opter pour le volley. À 8 ans, licencié à l'US Briey, Roman Baraban a finalement préféré le tennis de table.

Tu trottines cinq minutes et après on se met à table ! » Flexions, extensions... Sans rechigner, Roman Baraban entame son échauffement. Les douze coups de midi viennent de sonner et le voilà parti pour une heure d'entraînement, tout seul, sous la houlette de son entraîneur Vincent Kempfer. Rien d'exceptionnel pour un pongiste classé 23e meilleur joueur de France dans sa catégorie, sauf que Roman n'a que 8 ans et qu'à en croire son coach perso, le poussin est une graine de champion.

Du court à la table

Pourquoi le ping-pong ? « Je ne sais pas, moi », répond simplement le petit Briotin. Son papa, Thomas, vient à sa rescousse : « Avant, il jouait au tennis avec sa mère. Sauf que, même dans les courts couverts, il fait parfois très froid. Et puis, la raquette était un peu lourde... »

Du club de tennis au club de tennis de table, Roman n'a finalement fait que traverser la route. « Il avait 6 ans. Son nez dépassait à peine la table, mais il avait déjà le niveau physique requis pour s'adapter à la discipline », raconte Vincent Kempfer. Bon sang ne sachant pas mentir, entre une maman, Armelle, ancienne championne de tennis classée 2/6, et un papa professeur de sport au collège de Piennes et volleyeur à ses heures, le gamin a trouvé de quoi assouvir sa soif d'activité. « Il n'aime pas rester sans rien faire ! La télé, ce n'est vraiment pas son truc... Il n'est pas hyperactif, seulement actif... », sourit le papa. S'il lui a interdit de taper la balle sur les murs de la maison familiale, pas question de le freiner lorsqu'il a franchi les portes du club : « Il s'entraîne quatre fois par semaine, non seulement à Briey, mais aussi à Sainte-Marie-aux-Chênes et à Labry... »

Numéro 1 régional

À un tel rythme, les résultats ne se sont pas fait attendre : vice-champion départemental et régional en 2012-2013, 3e de la grande région Est, avec 50 points d'avance sur son suiveur, Roman est actuellement numéro 1 régional de sa catégorie.

« Il est doué ! Très mature sur le plan émotionnel, ce petit-là a un sens aigu du jeu et il sait s'adapter à chaque adversaire », constate encore l'entraîneur. Autre atout et non des moindres, dans une discipline où 80 % des joueurs sont droitiers, Roman, lui, est gaucher. Le père temporise : « Il n'est pas exceptionnel ! En France, plusieurs gamins ont ce même niveau... Ce qui fait la différence, c'est sa persévérance et les conditions d'entraînement. »

Et pour progresser, rien de tel que de se frotter à plus fort que soi. Avec son grand frère de 11 ans, Gauthier, par exemple. Mais surtout avec Vincent, son coach classé 725e joueur français ! Entre le maître et l'élève, la connivence fait plaisir à voir. Ensemble, ils visent d'autres podiums. Et si demain, le petit pongiste venait à se lasser de la raquette et des petites balles ? « Eh bien, il fera autre chose », répond Thomas Baraban. Ce qui, à voir Roman aussi à l'aise dans son jeu, n'est pas près d'arriver.

M.-O. C.

  © Le Républicain Lorrain, Jeudi le 07 Novembre 2013 / MMN /