Pour nous aussi, c'est la rentrée. Mais j'ai eu un gros devoir de vacances », sourit Bruno Remignon, le président de l'US Briey Tennis de table. En cet été où bon nombre de juillettistes et aoûtiens ont flâné au bord de la piscine ou fait trempette dans la Méditerranée, le bénévole s'est plongé dans la paperasse administrative ! « Comme je n'arrivais pas à trouver bénévolement un entraîneur, j'ai dû en solliciter un au titre du service civique. »
Le service civique : un dispositif entré en vigueur en mars 2010 sous l'impulsion de Martin Hirsch (alors Haut Commissaire à la Jeunesse auprès du gouvernement Fillon) et ayant pour but de développer l'engagement citoyen vis-à-vis d'une association, d'une collectivité, d'un organisme à but non lucratif... Recevant une indemnité mensuelle versée par l'État, le jeune volontaire âgé de 16 à 25 ans apporte son aide à telle ou telle structure.
Faute de vrais volontaires (c'est-à-dire des bénévoles ne demandant aucune rétribution, une espèce en voie de disparition dans les associations...), Bruno Remignon a donc dû passer par ce service civique pour dénicher la perle rare. Le messie s'appelle Vincent Kempfer. « Il a joué à Thionville et vient de s'inscrire au club de Sainte-Marie-aux-Chênes. Un très bon pongiste, il sera bientôt classé dans le championnat français », souffle Bruno Remignon, lequel ne cache pas sa satisfaction de voir un tel élément débarquer dans son club.
Seul faux rebond : lahausse des inscriptions
« Avec Vincent pour encadrer les jeunes, ils vont continuer à progresser . » Mais au sourire succède une grimace : « Le coût des inscriptions va augmenter. On est obligé de le dire », avoue sans détour le responsable de la section.
Et pour cause : l'indemnité du nouvel entraîneur sera prise en charge les premiers mois... par le club. « Car Vincent va débuter les entraînements alors que l'on n'a pas encore reçu la réponse positive pour le poste de service civique. La municipalité m'a très bien aidé en récupérant le dossier pour le finaliser (et l'envoyer par la suite, après accord du conseil municipal, à l'Agence du service civique, N.D.L.R.) mais en attendant, c'est à nous de verser les indemnités à notre nouveau coach. » A savoir un peu moins de 400 EUR par mois. Et vu les finances actuelles de l'USBTT... « Le coût actuel des cotisations est de 50 EUR pour les enfants, 60 EUR pour les adultes loisir et 70 EUR pour les adultes compétition. Le bureau se réunira le 14 septembre. C'est ce jour-là que seront déterminés les nouveaux tarifs. »
"Volontaire indemnisé"
Cette hausse des inscriptions devrait avoir un impact sur le nombre de licenciés. L'an dernier, ils étaient 54 pongistes dont 47 jeunes. Pour autant, Bruno Remignon ne déplore pas le fait que les associations doivent désormais passer par un "volontaire indemnisé" pour encadrer des enfants ou mener des activités. « Je ne pense pas que l'éducation sportive puisse être exclusivement confiée à des bénévoles, n'a pas peur de déclarer le président de la section. Je ne veux pas créer de polémique mais si je n'avais pas été là, il n'y aurait plus eu de ping-pong à Briey (Bruno Remignon a repris le club en 2009, alors que celui-ci était en pleine déliquescence). On se repose de plus en plus sur les bénévoles, on leur demande trop. Vous n'imaginez pas le temps que je peux passer sur la vie du club. » Il est vrai que ce pneumologue dans le civil n'a pas le temps de souffler entre son activité à Maillot, son cabinet médical et sa vie de famille. « Je suis papa de trois grandes filles ! », sourit le praticien. Lequel rappelle que c'est en raison de son travail au Parlement européen que le précédent entraîneur, Claude Saint-Pé, a dû quitter l'association sportive. Et son président de conclure sur cette formule riche de sens : « Le bénévolat, il devient de moins en moins bénévole... »
G. I.
Objectif : la montée !
Avec l'arrivée du nouveau coach, le petit comité de l'US Briey Tennis de table voit forcément ses ambitions à la hausse. « On vise la montée pour les équipes de D2 et D3 (la troisième est en D4, N.D.L.R.) ainsi que la création d'une quatrième équipe », révèle Bruno Remignon. Il est déjà loin le temps où le club était en état de mort clinique (en 2009), après la démission de l'ancien bureau. « C'est vrai que l'on a connu une belle progression », sourit le président.
Ce dernier ajoute qu'il faudra aussi suivre cette année quelques joueurs dans leur parcours individuel : « La saison dernière, Maxence Debuf et Etienne Audoine ont fini aux deux premières places du JT Ping 54, une compétition départementale réservée aux poussins, minimes et benjamins . » Maxence et son dauphin Étienne évoluaient chez les poussins. « Nous avons vu aussi en Régional la participation de Gauthier Audoine chez les cadets et Théo Pierrat chez les benjamins. Ce qui a valu à celui-ci d'être retenu pour les championnats de Lorraine où il a passé deux tours. Il n'a pas été ridicule. »
Avec Vincent Kempfer, les jeunes joueurs auront encore moins de risques d'essuyer des revers...
© Le Républicain Lorrain, Vendredi le 07 Septembre 2012 / MMN /
