Un gymnase incendié : le maire de Laxou pousse un coup de gueule

Plusieurs fois vandalisé, le gymnase Pasteur à Laxou a été victime, ce mercredi, d’un incendie. L’origine du feu est vraisemblablement volontaire. D’où un coup de gueule du maire qui a alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics sur l’insécurité dans ce secteur.

« Ce n’est pas très surprenant que cela se termine comme ça », soupire, un rien blasé, Romain Blaise, un agent des services technique de la ville de Laxou. A quelques mètres de lui, dans la rue du 8-Mai 45, une quinzaine de pompiers s’activent autour du gymnase Pasteur touché, ce mercredi, vers midi et demi, par un incendie.

Le feu a pris dans un local où est entreposé du matériel de sport. Il a été vite éteint. Mais il a eu le temps de faire pas mal de dégâts.

Ce sinistre ne doit a priori rien au hasard. Le bâtiment qui est situé en bordure de la cité des Provinces est en effet régulièrement vandalisé. « Je vois souvent des gamins de 10 à 16 ans forcer les portes. Ils ont un terrain de jeux juste à côté mais ils ne supportent pas de ne pas avoir accès au gymnase », témoigne Clotilde, 60 ans, dont l’appartement donne sur l’infrastructure sportive. Deux de ses voisines hochent la tête et confirment.

« Début mai, il y a eu des dégradations à l’intérieur du gymnase à quatre reprises en l’espace d’une quinzaine de jours », précise Romain Blaise. L’agent des services techniques ajoute que cela a conduit la mairie de Laxou à fermer totalement le gymnase qui est d’ordinaire utilisé par les deux écoles situées à proximité et par diverses associations sportives.

« J’ai un peu un sentiment d’abandon de la part de l’Etat »

« Il devait rouvrir dans deux ou trois semaines, le temps d’installer des alarmes et des portes sécurisées. Maintenant, après l’incendie, il risque d’être fermé très longtemps. Il va falloir que des experts se penchent sur la solidité de la structure du bâtiment. Car je n’autoriserai pas une ouverture si la sécurité n’est pas assurée à 100 % », explique le maire de Laxou, Laurent Garcia.

L’élu n’a aucun doute sur l’origine du sinistre. Pour lui, le feu a été allumé volontairement : « Le gymnase était fermé et je ne crois pas à l’apparition des flammes par génération spontanée. C’est un acte de vandalisme gratuit et inacceptable », s’insurge le maire.

Laurent Garcia est remonté contre le ou les incendiaires. Mais aussi contre le préfet et la patronne de la police du 54. « Je les ai alertés au moins huit fois depuis 2022 sur des problèmes d’insécurité dans ce secteur. J’ai demandé des patrouilles de police supplémentaires », se plaint le maire.

Laurent Garcia n’hésite pas à surfer l’émotion nationale suscitée par la démission de son collègue de Saint-Brévin lassé de faire face seul à une vague de haine liée à l’arrivée dans sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile : « Même si la situation est différente, je me sens, moi aussi, un peu seul. J’ai également un sentiment d’abandon de la part de l’Etat ». Ce coup de gueule pourrait bien allumer quelques incendies politico-administratifs.

© L'Est Républicain - 31 mai 2023 / Faits-divers - Justice