« Djollo » s'est posé en Normandie

T'es où, tu fais quoi ? Avec Andrzej Jakubowicz, ancien pongiste du SLUC Nancy

Nancy. Au téléphone, la voix n'a pas changé... Andrzej Jakubowicz roule toujours les « R » et ponctue ses phrases de ce même petit rire caractéristique. À 55 ans, l'ancienne gloire du SLUC Nancy, qui a fait les beaux jours du club en N1 de 1994 à 2001, vit aujourd'hui en Seine-Maritime. « J'ai signé il y a six ans à l'Entente Saint-Pierraise, un club dont l'équipe une vient de monter en N1 à l'issue de la première phase », explique-t-il. « Je suis également éducateur sportif dans la région. Je consacre donc à peu près 90 % de mon temps au tennis de table. »

Du bonheur en barre pour celui que tout le monde surnomme « Djollo », d'autant que son fils Arek, qui a également joué au SLUC, l'a rejoint en Normandie il y a quelques années et porte lui aussi les couleurs de l'Entente Saint-Pierraise.

De quoi lui donner envie de se poser après avoir pas mal bourlingué durant ses années post-nancéiennes... « J'ai eu des propositions pour entraîner en Tunisie ou en Suisse », reprend l'ancien international polonais. « J'ai aussi eu la possibilité de prendre un poste en Pologne il y a quelques années... Mais quand l'âge avance, on a envie de se poser. J'ai une maison, ça fait des années que je vis ici avec ma famille. Après, on ne sait jamais ce qui peut se passer... »

Toujours numéroté

Il n'empêche, Andrzej Jakubowicz se verrait bien continuer à vivre de sa passion en Normandie. Même si, forcément, le poids des ans commence à se faire un peu sentir. « Je me suis fait opérer de la hanche l'an dernier. Du coup, je n'ai pas pu jouer pendant un long moment. Mais j'ai enfin pu reprendre : j'ai disputé 2-3 matches en championnat par équipes. »

Une reprise en douceur qui l'a fait inévitablement glisser au classement national, même s'il fait toujours partie des 1.000 numérotés puisqu'il pointe au... 999e rang. Loin, évidemment, de ses années dorées, celles qui lui avaient permis de se forger l'une des plus belles cartes de visite du ping polonais, aux côtés notamment du regretté Andrzej Gruba, disparu il y a huit ans.

Une carte de visite qui lui permet encore aujourd'hui de disputer, de temps à autre, des exhibitions contre de grands noms du ping hexagonal (Gatien, Legoût...), comme il le faisait lors de ses années lorraines.

Même s'il n'y est plus revenu depuis un bail, le Polonais garde un attachement particulier pour la région, et plus particulièrement pour le SLUC Nancy. « Je garde d'excellents souvenirs de ce club », lâche-t-il. « Je reste en contact avec certains joueurs, comme Jacky Méline. J'ai aussi appris les problèmes du club (1), ça m'a vraiment surpris. C'est triste mais j'espère que ça va aller mieux. »

Sept ans dans un club, ça vous marque pour la vie. Même si aujourd'hui, c'est en Normandie que celle d'Andrzej Jakubowicz s'écrit.

A.G.

(1) : Suite à de graves problèmes financiers, le club avait dû renoncer, l'an dernier, à aligner son équipe en Nationale. La quasi-totalité des joueurs sont alors partis et l'équipe a repris à l'échelon régional.

 
 © L'Est Républicain, Mardi le 07 Janvier 2014 / Sports Lorraine